J'ai une confession à vous faire...
Hier mercredi, je me suis rendu au local pour la balade vespérale. Ayant quitté Tinlot après 17h30, j'ai pédalé comme un fou pour rentrer à Antheit, manger un bout et remonter au local de Villers, devant lequel je me trouvais à 18h30 pile. Horreur ! La cour était occupée par une fête foraine, et nul cycliste ne s'y trouvait.
Une minute plus tard, un peloton passait à vive allure vers Huy… Bon, puisque je comptais rouler… pourquoi pas ? J’ai démarré. J’ai roulé à fond sur la chaussée de Waremme : le compteur était à 45-50, 60 km/h dans les descentes… et ils avaient toujours deux cents mètres d’avance ! Je les voyais seulement se rapprocher un peu dans les montées (devant la MRS). Des malades ! C’est seulement en entrant dans Huy que j’ai pu les raccrocher ; j’ai vu qu’ils venaient de Waremme. Dans Statte, je me retrouve à côté d’un vélociste bien connu — qui me met en garde : mon bô vélo pourrait être mal accepté par les gars de devant… bon ! Curieusement, le rythme est maintenant beaucoup plus calme : 30 km/h quand nous nous engageons dans la vallée de la Mehaigne. Je suis en queue de peloton quand je vois un type remonter le groupe et prendre de l’avance. Quelques autres crient « Il attaque, il attaque ! », mais personne ne réagit. Passé le Val-Notre-Dame, il a pris cent mètres. Je décide de montrer aux « gars de devant » qu’un vélo couché roule bien et accélère. Juste devant moi, deux autres cyclistes déboîtent aussi ; je prends la tête de la chasse, sous les exclamations du peloton que nous doublons à vive allure. Le fugitif est vite repris, et je tiens sa roue pendant quelques kilomètres. Derrière moi, la seule parole que j’entendrai : « Comment veux-tu te cacher derrière ça ? »… Peu après Moha, un autre cycliste apparaît en mire ; j’attaque dans la bosse de chez Collinet pour le rejoindre, puis les autres reviennent. Nous roulerons ainsi, à cinq, jusque Burdinne : à fond (un bon 35 km/h), sans échanger un mot. Ils connaissent par cœur les fenêtres et vitrines qui leur permettent, d’un rapide coup d’œil, de voir en miroir leurs poursuivants. Drôle d’ambiance… Quand ils accélèrent, on sent bien que c’est sans pitié, dans l’espoir de larguer le copain et sans l’attendre plus loin, quitte peut-être à ne le revoir que la semaine prochaine ! Mais je suis très content : je contrôle toutes les attaques que lancent ces grimaçantes danseuses.
Très curieusement, c’est après Burdinne que je perds pied, lorsque le terrain devient plat et le tarmac bien lisse : à partir de la chaussée romaine vers Waremme, inexorablement, je les vois s’éloigner. À Moxhe, ils ont deux cents mètres d’avance. Paradoxe : alors que le vélo couché est réputé mauvais grimpeur (le mien pèse en outre 15 kilos 100) mais très aérodynamique, c’est sur le plat que je me laisse distancer ! Je me sens pourtant en pleine forme, mais rien à faire…
Comme je ne compte de toute façon pas me rendre à Waremme, je bifurque et rentre calmement (25-30 km/h) par Avennes, Braives, Latinne, Fallais, Dreye et Villers. Curieuse expérience. À tester une fois, sans doute, mais ce n’est pas ma tasse de thé… Une vraie course, apparemment chaque semaine, sur le même parcours… Bof. Elle m’a en tout cas permis de me questionner sur les qualités étranges de mon vélo : un vélo couché excellent grimpeur et à l’aérodynamisme douteux… bizarre ! Quelle est la part de la machine, la part du pilote dans cette performance ? Mystère…
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