Chose promise, chose due. Je trouve enfin le temps de vous relater brièvement notre périple en Italie.
Trois jours durant, nous avons donc affronté quelques-unes des difficultés des Dolomites au départ de la petite localité d’Alleghé (pour les amateurs de géographie, les Dolomites –et alléghé en particulier- se trouvent au nord-est de l’Italie, quelque part entre Venise et Innsbruck).
Les Dolomites ne jouissent pas chez nous du même prestige que les Alpes françaises ou même que les Pyrénées, que les exploits du Tour de France ont rendues mythiques aux yeux des cyclos. Pourtant, en terme de difficultés pour le cycliste, les Dolomites n’ont assurément rien à envier à leurs prestigieux pendant français. Elles s’en distinguent essentiellement pas deux aspects :
1) L’absence de temps de repos. Alors qu’en France, il y a souvent entre deux ascensions quelques kilomètres de vallée permettant une (relative) récupération, ici les montées et descentes s’enchaînent ne laissant pas le temps de souffler. Je n’ai pratiquement utilisé que le 30 (en côtes) ou le 52 (en descente), le 42 n’étant finalement guère utile.
2) Chaque jour nous avons eu à affronter un col (pardon un passo, nous sommes en Italie que diable) caractérisé par un tronçon de plusieurs km de long pendant lequel la pente ne descend jamais sous les 10% mais dépasse parfois 15, voire 18%. Autant dire que ce n’est pas de la tarte.
Le premier jour, nous avons fait une sortie de 112 km et 2950mp de dénivelée. Au programme, le Passo Cereda (1378m), le Passo Rolle (1970m) et le Passo Valles (2045m), avec son interminable ligne droite entre 10 et 12% à vous saper le moral.
Alors que le soleil était au rendez-vous la veille, changement de décor le lendemain : le ciel était chargé et le thermomètre avait dégringolé. La sortie débute par la difficile ascension du Passo San Pellegrino qui nous emmène de 773 à 1918m avec des passages fleuretant avec les 20%. Après une pause de midi qui nous permet de nous abriter durant une grosse averse, nous attaquons le célèbre Passo Pordoi (2242m) dont l’ascension est cependant plus régulière. Dans la descente, la pluie nous rattrape et nous roulons finalement 3/4 d’heure sous la pluie avant de regagner l’hôtel pour une douche bien méritée (106 km et 2400m de dénivelée).
La troisième journée, à nouveau fraîche et couverte (mais finalement sans pluie) débute par l’ascension du Passo Fedaia (2057). Le premier « 2000 » de la journée est aussi le plus dur avec de nouveau plusieurs passages entre 15 et 20%. Les autres ne seront plus alors que des « formalités » : Passo Sella (2220m), Passo Gardena (2121m), Passo Valparola (2192m) et enfin Passo Falzarego (2105m). Bon allez, pour être honnêtes, disons que cela ne fait pas vraiment 5 cols à plus de 2000m mais bien 4 car du Valparola au Falzarego, il n’y a qu’à se laisser descendre pendant 1 km. Bilan de la troisième et dernière journée à vélo : 114 km et 3010m de dénivelée.
Au bilan, un séjour tout à fait positif, sans le moindre incident (exception faite de petits problèmes pneumatiques évoqués par ailleurs) dans des condition météo qui ne furent pas parfaites mais qui auraient aussi put être bien plus exécrables. Comme toujours la montagne à vélo est grandiose, pas seulement pour l’effort qu’elle exige pour la vaincre mais aussi par ces vues extraordinaires qu’elle offre à qui sait les contempler.
Bernard